Cyberplagiat : lettre ouverte aux “emprunteurs de contenu”

Vous vous souvenez ?  Il y a quelques temps, j’ai publié une série d’articles sur la nouvelle forme juridique en Belgique, la SRPL-S ou SPRL Starter.

Celle-ci a connu un certain succès puisqu’à ce jour, environ 400 visiteurs l’ont consultée, sans compter ceux qui l’ont lue sur FaceBook ou qui ont visionné la présentation sur Slideshare.

Certains lecteurs l’ont apprécié au point de s’en approprier le contenu… sans m’en avertir évidemment.  C’est grâce aux statistiques de WordPress que j’ai pu repérer ces indélicats.  J’ai vu que des personnes arrivaient sur le blog par un lien que je ne connaissais pas du tout.  En cliquant sur celui-ci, je suis arrivé sur le site d’une société de conseil, qui vend de l’entreprise clé en main.

Ce n’est pas la première fois que des blogueurs ou des webmasters peu corrects me “piquent” des articles ou des éléments d’articles sans me prévenir.  Passionné d’histoire et de paléoanthropologie (eh oui !) j’avais écrit un article sur le livre de Bryan Sykes “Les Sept Filles d’Eve“.  Je l’ai retrouvé sur un site ésotérique flirtant avec les nouvelles droites, ce qui ne correspond pas vraiment à mes opinions politiques, faut-il le dire ?

Un magazine de généalogie et la chaine de télévision Planète ont également reproduit certains de mes articles, mais en ayant la courtoisie de m’en demander l’autorisation…  Que j’accorde (presque) toujours avec plaisir, Internet pouvant être un merveilleux lieu d’échange d’idées.

Dans le cas qui nous occupe, je trouve la pratique plus grave.  Le contexte et la manière d’opérer sont différents : le plagiaire  n’a pas seulement reproduit mon article.  Il l’a vraisemblablement “aspiré” avec un aspirateur de site du type HTTrack Website Copier.  En effet, à part les photos, tout y est : la typographie (même les couleurs d’origine sont respectées), les liens internes qui renvoient vers le glossaire (c’est comme cela que j’ai repéré l’affaire, les gens venant de ce site inconnu pour consulter un glossaire qui concerne mes articles…).

L‘auteur (appelons-le ainsi) s’est contenté d’ajouter un titre de son crû (plutôt bon d’ailleurs) et un chapeau.

L’ensemble est un montage habile qui laisse croire que le webmaster du site en est l’auteur.

Cette série d’articles m’a demandé quelques heures de recherches et pas mal d’autres heures de rédaction, de mise en forme, etc.

Je l’ai écrite dans le but d’informer les lecteurs des avantages et des risques de ce type de société parce qu’en tant que business coach j’estime important de livrer une information précise, qui relève d’une expertise réelle.

J’ai envoyé un mail à la société en question, qui ne m’a d’abord pas répondu et qui, suite à la publication de ce billet, m’a envoyé une proposition d’intégrer mon nom dans l’article.  J’étais tellement en colère que j’ai d’abord envoyé une longue tartine reprenant point par point leur argumentation.

Puis, finalement, j’ai accepté.  Je me suis dit que ce n’était pas la fin du monde, même si tout cela m’a quand même mis en colère.  Bon, j’ai autre chose à faire, j’ai 3 formations qui démarrent les prochaines semaines et mon agenda qui déborde…

“E aqua passata”, comme on dit chez nous…

2 commentaires

  1. Bonjour Marco,
    Hé oui ! le plagiat n’est pas né avec internet ! Il est aussi vieux que le talent … Et ceux qui te copient aussi servilement rendent hommage à la qualité de ta production. Bien entendu, il ne faut pas rester sans réagir. Je trouve que ta réaction est la bonne: diffuser largement le nom et les coordonnées de ces individus. Quant à porter plainte … Personnellement je ne le ferais pas. C’est une grosse dépense de temps et d’énergie pour un résultat aléatoire et je pense que tu as, que nous avons, d’autres combats à mener.

    Bien amicalement

    Alain Zimmerlin

    • Cher Alain,

      Merci pour ce commentaire amical et frappé au coin du bon sens.

      Je ne déposerai pas plainte, d’autant que l’auteur de ce détournement a finalement cité sa source sur son site…

      Je ne me souviens pas avoir refusé à quelqu’un de me citer ou de reproduire intégralement un de mes articles. J’écris pour être lu et donc, quand une chaine de télévision comme Planète me propose d’utiliser un de mes articles pour illustrer sa “Semaine de l’archéologie”, j’apprécie la reconnaissance implicite et je me réjouis d’élargir mon cercle de lecteurs. D’autres blogueurs ont placé un lien sur leur blog vers celui-ci pour offrir à leurs lecteurs une matière qui leur paraissait intéressante. Je fais pareil, j’inclus souvent des liens dans mes billets et je cite leurs auteurs.

      Mais il y a deux choses que je n’apprécie que très modérément sur le net :

      – les blogs qui se contentent de faire du copier-coller et ne vous apportent jamais de contenu original, mais uniquement des “pièces rapportées”.
      – les plagiaires qui, eux, ne se contentent pas de copier mais s’approprient carrément la paternité d’un travail qui ne leur appartient pas…

      Je pense que, malheureusement, ces deux tendances ne diminueront pas avec le temps… Beaucoup de blogs resteront des chambres d’échos des médias et beaucoup de cerveaux stériles voleront les productions intellectuelles des gens créatifs.

      C’est aussi simple que quelques clics…

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