Ken Robinson : les écoles tuent la créativité !

Pourquoi les enfants de moins de 6 ans font-ils preuve d’une créativité débordante ?  Et pourquoi, ces mêmes enfants, dix ans plus tard, ont-ils perdu cette étincelle créative ?  Pour Ken Robinson, la réponse est simple : l’école actuelle tue la créativité !

Dans une discussion sur la page FaceBook de Trouve ta voie, j’ai promis de poster cette vidée d’un exposé de Ken Robinson à propos des écoles et de la créativité.

Ken Robinson est, selon moi, l’un des pédagogues majeurs de notre époque.  Fils d’une famille modeste, il est repéré par l’un des inspecteurs de son école qui va lui permettre d’entrer comme boursier dans des écoles prestigieuses, comme Cambridge.

L’élément, un principe pour l’éducation du 21e siècle

Ken Robinson est l’auteur de The Element, un livre remarquable par sa lisibilité, son humour inimitable, mais surtout par le sujet lui-même : l’Elément, c’est ce qu’on appelait naguère la vocation.  Ce qu’on aime faire, qu’on fait bien et qui nous rend heureux…

Je reviendrai sur ce livre dans un autre article consacré à une éducation pour le XXIe siècle, car Robinson est sans doute l’un de ceux qui ont le mieux réfléchi sur le sujet.

Dans cette conférence aussi drôle que profonde, Ken Robinson affirme que nous ne pouvons prévoir le futur et qu’il est donc difficile pour l’éducation de préparer nos enfants à un avenir encore flou et inconnaissable.

L’une des capacités qui permettent de surmonter cet obstacle est sans conteste la créativité : non pas forcément celle des artistes, mais celle qui permet de trouver des solutions innovantes et de s’adapter à un environnement en perpétuel changement.

Or, l’éducation telle qu’elle est structurée et proposée actuellement dans nos systèmes d’enseignement, ne favorise pas – c’est le moins qu’on puisse dire – l’éclosion de la créativité chez les étudiants depuis la maternelle jusqu’au doctorat…

Mais écoutez plutôt Ken Robinson qui en parle avec passion et expertise

Vous avez aimé cet article ?  Inscrivez-vous à ma newsletter et ne ratez plus aucun article ou événément !

14 commentaires

  1. […] Pourquoi les enfants de moins de 6 ans font-ils preuve d'une créativité débordante ? Et pourquoi, ces mêmes enfants, dix ans plus tard, ont-ils perdu cette étincelle créative ? Pour Ken Robinson, la réponse est simple : l'école actuelle tue la créativité ! Dans une discussion sur la page FaceBook de Trouve ta voie, j'ai…  […]

  2. Oui, ce billet est assez succinct, il se voulait juste une introduction à la conférence de Ken Robinson.

    Je prépare une série de billets sur l’éducation et sur la créativité qui viendront compléter ceci.

    Concernant les programmes scolaires, qu’ils soient français ou belges, je crois qu’ils sont aussi victimes de certaines modes, fluctuant tous les 5 ans : lecture globale ou analytique, pédagogie par projet, etc. Ils servent aussi de tremplins aux livres rédigés par certains membres du corps économiques et qui promeuvent des “réformes” aux seules fins de pousser leurs ouvrages…

    Mais ce n’est plus d’une réforme dont nos systèmes d’enseignement ont besoin : c’est d’une révolution ! En tant que citoyens, nous pouvons peser sur les décisions politiques et exiger une éducation plus en prise avec le monde contemporain. Les besoins non seulement du monde économique, mais aussi ceux du citoyen…

    Vaste chantier en perspective…

  3. J’avoue que je connais mal le sujet et que je répondais avant tout à l’idée générale évoquée dans votre billet. Et quand je disais que la créativité était “naturelle”, je ne voulais pas dire par là qu’elle est un don qu’on a ou pas (je partage votre réfutation de l’artiste illuminé), mais bien qu’elle est une dotation naturelle, notamment parmi les enfants.
    Concernant le rapport, il parle plus spécifiquement de la nuisance que peuvent avoir pour les enfants les initiatives et les programmes de l’Education nationale visant à inculquer et faire participer aux principes de l’art contemporain (dans son acceptation nihiliste de permanente remise en cause et de fuite en avant). Je ne peux malheureusement pas vous donner le lien car je n’ai jamais réussi à retrouver le chemin par lequel j’y étais arrivé lors de mes pérégrinations sur internet. Si je retombe dessus un jour, je vus donnerai le lien.

  4. Merci pour votre commentaire. Votre réponse “il me semble que la créativité est une qualité naturelle qui ne s’apprend pas” et la suite sur l’apprentissage contemporain sont caractéristiques d’une conception de la créativité malheureusement véhiculées dans beaucoup de milieux et, en particulier malheureusement, dans les écoles.

    En effet, on fait généralement la confusion entre “créativité” et “aptitudes artistiques”. En fait il s’agit de deux choses différentes. La créativité est entendue ici comme “faculté de découvrir de nouvelles idées; de formuler de nouvelles propositions, innovantes, à un problème donné. Elle dépend de notre faculté à “sortir du cadre”, c’est-à-dire d’habitudes, de “prêt à penser”, de routines qui finissent par enfermer les adultes que nous sommes dans des cadres de pensée restrictifs et contraignants.

    Les enfants, qui ne connaissent pas encore ce poids des habitudes, des réflexes et/ou des préjugés sont naturellement plus créatifs car :

    – ils procèdent par essai et erreur (voir à ce sujet le billet sur “bâtissez une tour, batissez une équipe, particulièrement démonstratif);

    – ils n’ont pas (encore) peur de se tromper ni du jugement des autres.

    Sur le caractère “naturel” de la créativité, il s’agit-là aussi d’un préjugé tenace et particulièrement répandu qui résulte d’une sacralisation de l’art héritée de la période romantique : les artistes seraient des demi-dieux inspirés, visité par les Muses tandis que le reste de l’humanité croupirait dans un manque atavique d’imagination, de sensibilité et donc, de créativité (les philistins des mêmes artistes romantiques…).

    La réalité est tout autre. La créativité est une faculté qui se travaille, se développe, se cultive et se rencontre chez tous les êtres humains et chez certains de nos cousins primates qui développent par exemple des outils et des stratégies inédites pour débusquer des fourmis ou ouvrir une porte récalcitrante.

    Oui, la créativité permet de trouver des solutions innovantes. Oui, cela s’apprend (Edward de Bono a bâti une carrière éblouissante sur cet apprentissage, j’en parlerai bientôt). Oui cela se cultive. Oui, c’est accessible à tout le monde, à des degrés divers, tout comme la capacité à nager ou à se déplacer en byciclette ou à chanter la Marseillaise. Aprs vingt ans de travail comme formateur, je suis toujours ébahi par les facultés créatives de mes stagiaires.

    Oui, c’est important de développer cette capacité dès l’enfance et de la maintenir précieusement tout au long de la vie parce que c’est la seule façon de survivre dans un monde mouvant. Dans un monde où les métiers les plus porteurs aujourd’hui n’existaient pas il y a 5 ans…

    Sur l’apprentissage de l’art contemporain et de la philosophie, je crois que c’est comme tout le reste : les enfants ont une curiosité naturelle, le tout est de trouver le niveau et le discours qui soit à la fois à leur portée et qui offre suffisamment de défi pour soutenir leur soif d’apprendre.

    Mais je suis d’accord avec vous sur le fait qu’il faille structurer les enfants avant de leur apprendre à déstructurer. Mais il faut aussi faire confiance à leur jeune intelligence.

    Quant à ce rapport que vous citez, je suis curieux de le lire et je vous serais vraiment reconnaissant de m’en fournir les références,

    Amicalement,

    Marco.

  5. Il me semble que la créativité est une qualité naturelle qui ne s’apprend pas. Et l’enfance est-elle le moment d’apprendre à créer ? Avant de créer, on apprend, on étudie ce qui existe déjà.
    J’ai lu – c’est lié – un rapport très intéressant sur le côté néfaste de ce genre de pédagogie. On enseigne par exemple maintenant aux enfants l’art contemporain. Pas seulement l’histoire de l’art contemporain, mais la philosophie de l’art contemporain. A des enfants qui ne sont pas encore structurés, on apprend l’art de déstructurer, de désacraliser… On les encourage à ne partir de rien et à être eux-mêmes directement créateurs déstructurés.
    Je trouve que cette apologie de la crativité à l’école est du même accabit. Est-ce aux enfants qu’il faut demander de “trouver des solutions innovantes” et de “s’adapter à un perpétuel changement” ?

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Formation 3.0

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading

Abonnez-vous à notre newsletter

Et ne manquez plus jamais aucun article, podcast ou événement ;)

Aller au contenu principal