Quelles méthodes utiliser pour étudier efficacement ?  Comment réviser mes maths ?

Comment mémoriser du vocabulaire espagnol ?  Ou des formules de chimie ?  Ou encore, des dates historiques ?

Comment ne pas oublier des processus complexes ?

Dans mon article précédent sur la notion de stratégie d’apprentissage, je vous disais que déterminer quel outil ou méthode utiliser pour les différentes matières nécessitait une certaine créativité.

Je vous propose aujourd’hui de repasser en revue une partie des outils que j’utilise avec les participants des ateliers Apprendre A Apprendre.  Et surtout de voir avec vous quels outils ou techniques utiliser pour quelles matières et dans quelles circonstances.

De nombreux parents se désespèrent : leurs enfants n’ont plus envie d’apprendre.  Ils n’ont plus de motivation.

La motivation, ça se crée et ça s’entretient

Comment ?  En se donnant des objectifs clairs, d’abord.  Un but à long terme, pour commencer.   Qu’est-ce que je veux faire plus tard ?  Médecin, pilote de chasse, mécanicien, comptable, comédien(ne), informaticien(ne), formateur(trice), journaliste, etc.

On peut être encore indécis.  Mais on peut rêver aussi.  Le rêve est un moteur puissant, à condition d’en faire un but à atteindre.

Prenons le cas de Frederique (prénom modifié).  Elle voulait être comédienne.  Cette jolie bruxelloise de 17 ans rêve d’étudier au cours Florent et de brûler les planches à Paris.

C’est ce que nous avons pris comme but à long terme.

Avant d’aller au cours Florent, il y a encore deux années de secondaire à réussir.  Pour chacune de ces années, un trimestre avec des examens.

Nous avons donc maintenu le cours Florent comme objectif général, avec la réussite de chaque trimestre comme objectif partiel.  Et nous avons procédé tous les deux à une estimation du temps de travail, des loisirs, etc.  Du temps disponible pour Frédérique.   Nous avons passé en revue ses méthodes de travail, ses difficultés particulières, nous avons travaillé sur son stress.

Aujourd’hui, Frédérique a une meilleure maîtrise de son agenda scolaire, le cours Florent se rapproche et devient plus tangible, plus accessible à chaque trimestre.   Le stress de Frédérique a considérablement diminué.  Celui de ses parents aussi.

Nous n’avons pas accompli de miracles.  Mais ensemble, nous avons déterminé un but qui lui tient à coeur, nous avons balisé le chemin, estimé de manière réaliste les efforts à fournir et les lacunes à combler et aujourd’hui, Frédérique a trouvé son rythme et ses méthodes de travail. (Cliquez sur l’image pour l’agrandir ou sur ce lien pour télécharger la carte gratuitement depuis Biggerplate, la plus grande communauté de mindmappeurs).

Apprendre à apprendre avec créativité : un résumé des outils utilisables
Boîte à outils pour apprendre avec créativité

Pour nous aider dans cette étape – la première de notre méthode qui en compte cinq – nous avons utilisé le mindmapping et la visualisation.  Se voir réussir, c’est déjà accomplir un bout de chemin.  C’est déjà se placer dans une position de gagnant.  A l’aide du mindmapping, nous avons exploré ce qui était important pour Frédérique, ses goûts et ses dégoûts, ses envies, ses craintes.   Nous avons étalé sur la feuille son état d’esprit du moment et le chemin à parcourir pour atteindre son rêve.

Reprendre contact avec le cours : le mindmapping à la rescousse !

Prendre contact avec le cours, cela veut dire tout simplement se replonger dans le cours vu – idéalement – le jour-même en classe.  Le lire lentement pour bien s’en imprégner, pour se laisser envahir par les images et les sensations évoquées par les mots.  C’est prendre de premières notes, tenter un premier résumé simple, noter ce qui n’est pas compris, synthétiser, vérifier que l’on comprend tout.

C’est le terrain idéal du midnmapping : une prise de note rapide, efficace, qui balaie la matière dans un va-et-vient constant entre analyse et synthèse.  C’est le moment de mémoriser l’information pour la première fois, de la stocker dans sa mémoire.

Mais aussi de la comprendre en créant du lien entre les différentes parties du cours.  Et avec les autres cours.  Le mindmapping par sa nature visuelle est particulièrement indiqué pour rendre visible tous ces liens sous-jacents.  Ici aussi, la créativité joue à plein.   Il s’agit de s’approprier les informations pour les transformer en connaissances, pour les agréger à son système personnel de connaissances.

Réactualiser ses connaissances

Se souvenir une seule fois, stocker ses connaissances par une première lecture et une prise de notes, fut-elle particulièrement efficace, ne suffit pas.   La théorie des répétitions espacées nous apprend qu’oublier plusieurs fois et réétudier permet d’approfondir les connaissances, de les ancrer.  A chaque répétition, nous oublions un peu moins pour nous souvenir de tout le jour de l’examen.

Ici aussi, on peut utilier les techniques de réactualisation du mindmapping : relire sa carte, en suivre les branches avec ses doigts, la lire à voix haute, la redessiner à la main ou à l’aide d’un logiciel à intervalles réguliers.

Pour mémoriser des listes de vocabulaire ou des formules mathématiques, utilisez plutôt les flashcards, ces fiches sur lesquelles vous écrivez la définition ou la traduction d’un côté et le terme à retenir, accompagné d’un dessin ou mieux d’une association de dessins, d’évocations sonores, de l’autre.  Répétez autant de fois que nécessaire.  A faire à la main ou avec des logiciels comme StudyBlue ou Anki, dont je reparlerai bientôt.

Pour les listes de noms et de concepts difficiles, on peut avoir recours à la localisation, la technique la plus puissante étant le “palais de mémoire“, dont je reparlerai bientôt.  Pour retenir des nombres longs ou des dates, rien de tel que de transformer les nombres eux-mêmes en images évocatrices et de les utiliser dans des scénarios .  Par exemple, dans la mindmap ci-dessous, le chiffre 2 est figuré sous la forme d’un cygne.  Le 1 est un clou.   Le 5 est une femme enceinte.  Le nombre 512 sera par exemple une femme enceinte qui cloue un cygne (de préférence dans un endroit que vous connaissez et que vous pouvez évoquer facilement dans votre mémoire).  L’histoire est horrible ?  Tant mieux : elle a donc d’autant plus de chances d’être retenue pour longtemps !  Tout ce qui nous fait rire, nous excite ou nous fait peur nous marque et nous le retenons sans effort !  Pour voir une illustration animée de cette méthode, visitez donc le site de mon ami Bernard Lamailloux, formateur et grand pourfendeur de préjugés pédagogiques devant l’Eternel 😉

On peut également scénariser des noms de personnages, comme les auteurs classiques français : une Corneille sur une Racine Boileau de la Fontaine Molière.  On peut écrire de véritables histoires et se mettre en scène dans de vrais décors avec d’autres personnages.  Je reviendrai également sur ces techniques.

Réutiliser les matières pour créer nos propres questions et réponses

Si le mindmapping permet d’explorer et d’organiser les idées, les concepts maps ou cartes conceptuelles sont extraordinaires pour illustrer les relations entre les concepts, les flux, les processus.

Si vous voulez être prêt(e) à répondre aux questions du professeur, le mieux, c’est encore de vous poser vos propres questions : la méthode CQQCOQP vous donne l’occasion de vous poser toutes les questions possibles sur un texte, article, partie de cours, chapitre d’un livre, etc.

La méthode CQQCOQP sous forme de mindmap
Apprendre avec CQQCOQP

Sur base de certaines questions, on peut créer des cartes conceptuelles, des lignes du temps sous forme d’arrête de poisson ou d’organigrammes, etc.  C’est une façon d’entrer dans le cours ou le livre par d’autres portes que celles proposées par l’auteur.  Nous rompons avec sa logique pour trouver la nôtre.  Des participants à mes ateliers Apprendre A Apprendre ont été très étonnés de voir qu’après avoir travaillé sur un texte de trois façons – résumé, CQQCOQP et ligne du temps en arrête de poisson – ils étaient incollables sur le contenu, les personnages, les circonstances de cet article.

Après cela, ils ne voulaient plus entendre parler de cet article !  Mais comme le disait un de mes vieux professeurs : “il faut casser le texte pour former le lecteur“.

Un des meilleurs moyens de comprendre et de mémoriser une matière complexe est de la reformuler.  Expliquez-la donc à votre maman, à votre petit frère, à votre voisin, à votre petit-ami…  Les résultats sont garantis : vos interlocuteurs vous poseront des questions auxquelles vous ne vous attendiez absolument pas et cela vous obligera à réexplorer la matière sous un angle nouveau.

Pourquoi croyez-vous que vos professeurs sont incollables sur leur matière ?  Parce qu’ils passent une bonne partie de leur vie à la réexpliquer à des générations d’étudiants !  C’est aussi simple que ça…

Les jeux sont un allié extraordinaire de l’étudiant efficace.  Non seulement ils évitent de s’ennuyer ferme sur la 19e lecture du même chapitre, mais en plus, ils nous procurent un moyen dynamique de nous approprier les nouvelles connaissances.  Pendant que nous nous amusons, notre cerveau enregistre les sensations de nos doigts, les couleurs, les mouvement à l’écran, les sons des hauts-parleurs, nos postures corporelles, nos émotions, etc.  Tout cela crée un réseau d’associations très puissantes qui nous aideront à nous souvenir le momenent venu.  Il existe à l’heure actuelle une foule de jeux dits “sérieux” ou “serious games” en français pédagogique contemporain.  Visitez www.seriousgame.be pour avoir un aperçu et un commentaire professionnel sur les contenus et les valeurs pédagogique de ces incroyables outils !

Les jeux-cadres – inventés par Thiagi – sont aussi de fabuleux alliés.  Je les ai utilisés pour enseigner le droit et les contrats de travail à des jeunes à peines scolarisés et ils peuvent encore vous dire aujourd’hui, quatre ans plus tard, la différence entre un CDD, un CDI et un contrat à tâche déterminée.  J’y reviendrai également bientôt.  Vous pouvez organiser avec vos amis de véritables concours qui allient compétition et coopération dans un nouveau concept-clé : la coopétition.  Ici aussi, on brise un tabou : à plusieurs on est plus fort, à l’école, à la maison, en entreprise.  Ce n’est pas de la triche, c’est de la collaboration.  Etudier à plusieurs, IRL ou à travers un groupe Facebook, permet d’aller plus vite et plus loin…

Utilisez abondamment Internet : pas pour des copier-coller frénétiques, mais pour rechercher l’information.  Apprenez aussi à la sélectionner, à l’évaluer, à la trier, à la traiter, à la présenter selon les normes académiques.  C’est un vrai travail et c’est très formateur !

Réviser : vous avez dit à long terme ?

Oui, à très long terme, même.  Si vous utilisez toutes ces techniques, vous n’apprendrez pas seulement pour l’examen d’après-demain mais pour toute votre vie.   Echelonnez les périodes d’étude.  Cela ne sert à rien de bloquer comme un fou la veille.   Etudiez, oubliez, réétudiez, réoubliez, re-réétudiez, re-reoubliez, etc.  Vous serez le premier étonné de vos connaissances au bout de l’année…

Quelques conseils pour tirer parti de ces techniques :

  • variez les techniques : ne vous contentez pas d’un seul “truc” qui fonctionne bien.  Vous restez alors dans votre “zone de confort” et vous finirez par vous lasser.  Et à moins retenir : prenez des risques, testez de nouveaux outils, gardez ceux qui marchent, jetez les autres sans pitié !
  • alternez les périodes d’activité intense avec de courtes pauses réparatrices : utilisez des outils comme Focus Booster pour vous aider à minuter le tout !
  • n’oubliez pas de vous reposer : le sommeil est une partie fondamentale de votre programme d’études
  • amusez-vous : vous avez besoin de changer d’air et de musique de temps en temps
  • sortez, aérez-vous, faites de l’exercice, voyez des potes, buvez de l’eau, etc.
  • accordez-vous des récompenses quand vous avez réussi un truc important : “parce que vous le valez bien” 😉
  • voyez-vous réussir : c’est important !  La visualisation fait partie de la panoplie de tous les champion, ce n’est pas par hasard…

Bonus : le secret des secrets :  Apprendre, c’est d’abord un plaisir !

Il me reste à vous souhaiter bonne chance et bon travail 😉

Et vous ?  Quelles techniques utilisez-vous ?  En connaissez-vous que je n’ai pas citées ?  Comment fonctionnent-elles ?  Quels sont les résultats ?  En êtes-vous satisfaits ?

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28 commentaires

  1. […] Apprentissage et créativité : votre boîte à outils. Quelles méthodes utiliser pour étudier efficacement ? Comment réviser mes maths ? Comment mémoriser du vocabulaire espagnol ? Ou des formules de chimie ? Ou encore, des dates historiques ? Comment ne pas oublier des processus complexes ? Dans mon article précédent sur la notion de stratégie d’apprentissage, je vous disais que déterminer quel outil ou méthode utiliser pour les différentes matières nécessitait une certaine créativité. Je vous propose aujourd’hui de repasser en revue une partie des outils que j’utilise avec les participants des ateliers Apprendre A Apprendre. De nombreux parents se désespèrent : leurs enfants n’ont plus envie d’apprendre. La motivation, ça se crée et ça s’entretient Comment ? On peut être encore indécis. Prenons le cas de Frederique (prénom modifié). […]

  2. […] Quelles méthodes utiliser pour étudier efficacement ?  Comment réviser mes maths ? Comment mémoriser du vocabulaire espagnol ?  Ou des formules de chimie ?  Ou encore, des dates historiques ? Comment ne pas oublier des processus complexes ?Dans mon article précédent, je vous disais que déterminer quel outil ou méthode utiliser pour les différentes matières nécessitait une certaine créativité….  […]

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