Ken Robinson: Comment sortir de la “Vallée de la Mort” de l’enseignement ?

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Sir Ken Robinson outlines 3 principles crucial for the human mind to flourish — and how current education culture works against them.

Marco Bertolini‘s insight:

Ken Robinson revient sur l’éducation et rappelle trois principes fondamentaux :

1. tous les enfants sont différents

2. tous les enfants sont curieux, ce sont des “étudiants naturels”

3. tous les humains sont naturellement créatifs

Notre culture de la norme étouffe ces différences, cette curiosité et cette créativité.  Ce n’est pas une fatalité.  Nous pouvons changer l’enseignement et nourrir ces qualités naturelles chez les enfants.

Une vidéo  dans laquelle Ken Robinson, avec son humour légendaire, remet les choses à leur place.  L’enseignement n’a rien à voir avec l’industrie.  Cela a voir avec les gens…

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4 commentaires

  1. Oufti ! Comme on dit à Liège quand on vient de s’en prendre une aussi longue dans les dents !

    Tu te doutes bien que je suis d’accord avec toi sur toute la ligne pédagogique, même si cette ligne-là n’attrape plus la plupart des poissons comme tu le soulignes si bien.

    Car nos poissons nagent à présent dans des océans bien plus larges et profonds que les marigots scolaires : des océans qui s’appellent Internet, médias sociaux, mondes virtuels, télévision, radio, etc. Et ils y apprennent bien plus de choses qu’à l’école qui n’est plus capable de répondre à leurs besoins.

    La Finlande a compris et a changé de cap. Les autres pays traînent plus ou moins avec des excuses plus ou moins bidon – les Finlandais sont peu nombreux, c’est plus facile… C’est surtout plus facile quand on a décidé d’y aller !

    Aux Pays-Bas, les écoles sont à mi-chemin de la France et de la Finlande, je crois. On y pratique un enseignement plus ouvert, plus réaliste. Je coache des étudiant qui étudient à Maastricht. On y enseigne par des méthodes de résolution de problèmes. Inutile de te dire que les étudiants venant de pays où on pratique encore majoritairement le par coeur sont noyés dès le premier cours…

    Ce que je perçois, c’est que les lourdeurs de la France et les divisions picrocholines de la Belgique leur font prendre un retard énorme en matière éducative. Un retard qui se paiera cash : la privatisation sera alors inéluctable. Parce que les autorités publiques n’auront pas joué leur rôle. Elles auront laissé l’école se débattre dans des mesures déjà dépassées avant d’être appliquées. Et donc des écoles privées vont s’emparer du secteur avec une voracité de requin qui flaire la goutte de sang à un kilomètre… Ceux qui ne pourront pas s’offrir une scolarité de luxe se contenteront des miettes du banquet.

    C’est ça qui nous attend. Et j’ai bien peur, tout comme toi, qu’il ne soit déjà trop tard pour inverser le mouvement. Parce que nos dirigeants ne sont pas à la hauteurs des défis, qu’ils pensent encore l’éducation en termes industriels après avoir délocalisé toutes nos industries comme des couillons. Parce que comme le dit si élégamment Robinson, l’enseignement n’a rien à voir avec l’industrie, mais avec l’humain. Que quand tu as formé des humains, ils peuvent se servir de n’importe quel outil et dépasser n’importe quelle industrie ou ère post-industrielle ou nouvelle situation qui se présentera à eux. Parce qu’on ne voit plus qu’à court terme. Et que devenir simplement humain, cela prend toute une vie.

    Désolé de ne pas pouvoir te contrarier 🙁

    Amitiés,

    Marco.

  2. Bonjour Marco
    Je viens de visionner la vidéo de Ken Robinson et je ne peux qu’être d’accord avec ce grand bonhomme, mais aussi avec tes propres commentaires, ta vision, et surtout ton enthousiasme.
    Je te rejoins à pieds joints quand tu affirmes “Notre culture de la norme étouffe ces différences, cette curiosité et cette créativité. Ce n’est pas une fatalité. Nous pouvons changer l’enseignement et nourrir ces qualités naturelles chez les enfants.”…
    En même temps, je m’interroge (vraiment) sur la possibilité de “changer l’enseignement” au-delà des prises de conscience individuelles des uns et des autres. Je pense en particulier aux institutions. Et je me demande si, au fond, ce combat que je partage avec toi n’est pas déjà une cause perdue.
    Je ne sais pas si tu as vu passer cette image : http://bit.ly/18FbNrV
    La partie du haut montre des pots de peinture bien propres, bien alignés, avec chacun une étiquette mentionnant une matière » et un pinceau qui trempe dedans, tout propre, prêt à l’emploi… Elle est légendée « L’école »…
    La partie du bas montre un chantier (un bazar, dirais-tu sans doute…) encombré de pots de peinture, de taches, de mélanges. Pas de doute, on sent là le concret, le travail en mouvement… Cette partie-là est légendée « La vie »…
    Je crois (peut-être à tort) qu’il est très difficile d’échapper à ce fossé entre ces deux choses-là, l’école et la vie… même si je sais que de nombreux enseignants font en sorte, à force d’inventivité, d’énergie, d’enthousiasme, d’implication et de créativité, de nourrir ce que tu appelles à juste titre les qualités naturelles des enfants, et ceci en dépit du diktat et de l’incongruité des programmes, des normes et des institutions. J’imagine que plus d’un parmi eux doit avoir l’occasion de déclarer à son inspecteur « J’ai atteint les objectifs que je m’étais fixés grâce à vos instructions », tout en pensant en son for intérieur « J’ai atteint ces objectifs… malgré vos instructions »…
    Comme tu le dis si justement, notre culture de la norme étouffe, en effet, et je dirais même plus : elle stérilise. Le gros problème, c’est que tout en étant stérile, elle a le bien triste mérite d’être pleinement « opérationnelle » (quel vilain mot, en pareil contexte !), en ceci que cette culture-là possède la bien commode faculté de se mettre en œuvre, se propager et se transmettre avec une impressionnante facilité et rapidité.
    Tentons une allégorie : tous les ans, en se rendant à l’exposition du Concours Lépine, chacun peut sourire en découvrant des petites machines « usines à gaz » qui fonctionnent avec une précision d’horlogerie mais qui, pour un certain nombre d’entre elles, ne servent malheureusement… à rien ! Et nous plaisantons bien volontiers à propos de tous ces petits savants fous, ces professeurs Tournesol qui, tout affairés à leur construction, ne sont même pas capables d’en entrevoir l’inutilité… « Y’a quèqu ’chose qui cloche là-dedans, j’y retourne immédiatement » chantait déjà Boris Vian à l’époque… Ah, tous ces savants fous, ces grands enfants, on les regarde toujours avec (plus ou moins) un sourire de tendre bienveillance…
    Mais ce qui est bien plus triste c’est qu’à mes yeux il existe un autre Centre de concours Lépine, en parallèle, qui s’appelle le Ministère de l’Éducation, et dans lequel il se passe à peu près les mêmes choses. Sauf que là, les « savants fous totalement à côté de la plaque » y bénéficient depuis toujours de l’onction des Pouvoirs Publics. Du coup, cela occasionne des dégâts insidieux, et infiniment plus délétères qu’à Lépine, puisque, rappelons-le, ce sont nos enfants qui année après année, réforme après réforme, qui font figure de cobayes. Ah, ces pédagogues patentés, on a pris l’habitude de les considérer avec (plus ou moins) d’admiration, voire de respect, petit doigt sur la couture du pantalon… va savoir pourquoi. Découvre-ton à l’occasion un tout petit quelque-chose qui cloche ? Pas de problème, le ministre en exercice s’empresse alors de sonner son « savant-fou-en chef », lequel entonne en claquant des talons un n-ième « Y’a quèqu ’chose qui cloche là-dedans, j’y retourne immédiatement », et voilà, le tour est joué !
    Ainsi, si on veut prendre un exemple entre mille, l’idée de mettre en œuvre des procédures d’apothicaire pour évaluer je ne sais combien de dizaines de prétendues micro-compétences chez nos enfants… cette idée, donc, pourra apparaître aux yeux de certains esprits chagrins comme l’expression d’une vaste tartufferie, je sais. N’empêche : c’est là une tartufferie qui FONCTIONNE, tout le problème est là (… l’ami Franck Lepage, à n’en point douter, ne dirait pas le contraire…).
    Autre exemple : la pratique des QCM pour mesurer les compétences de nos étudiants est (dans une grande proportion des cas) tout aussi stupide et dénuée de sens, comme chacun le sait… Il n’en reste pas moins que tout le monde l’utilise, comme un seul homme, la fleur au fusil, même si tout un chacun sait pertinemment qu’au fond du fond cette pratique si répandue ne mesure en général… pas grand-chose. Mais bon, on continue, vaille que vaille… tout simplement parce qu’à l’image de la « machine Lépinesque qui ne sert à rien », toutes ces pratiques… comment dirai-je ? …fonctionnent ! Et qu’importe si elles fonctionnent dans le vide… Et si – en plus –elles réduisent les coûts, alors là…
    On pourrait continuer pendant des heures la liste des trucs encombrants qui non seulement ne servent à rien mais qui – pire – sont contreproductifs (Dieu qu’elle est loin, la créativité, à ce point-là… !), mais continuent envers et contre tout à occuper tout tranquillement des milliers de gens au seul motif qu’on dira ce qu’on voudra, mais que « ces trucs-là sont d’un emploi bien commode ». On pourrait parler du Q.I., par exemple… avec lui, nul besoin de s’encombrer de fariboles aussi étranges que les « intelligences multiples » ou que sais-je encore…
    Très cher Marco, tu as forcément remarqué qu’il existe non loin de nous des gens qui adulent tout simplement tout ce qui est commode d’emploi. Les mêmes gens (corollairement) balayent d’un revers de main tout ce qui ne l’est pas. On appelle ça des gestionnaires.
    On sait que les gestionnaires sont des gens qui ont la manie de tout mesurer, et même de ne prendre en considération que le « mesurable ». Ce qui sort de ce champ-là n’existe tout simplement pas à leurs yeux, ou, au pire, ne représente que broutille, quantité négligeable, peanuts…
    Le problème est que j’ai pour ma part une toute autre grille de lecture, qui se manifeste le plus souvent par une furieuse tendance à donner à « ce qui ne se mesure pas » un tout autre nom : en effet j’appelle ça L’ESSENTIEL (je prends le pari que tu abonderas…). Avoue que c’est bête…
    Du coup, on comprendra que je me sente bien démuni d’une manière générale pour communiquer avec un grand nombre de ces « gestionnaires », donc… Hélas, force m’est de constater que ces braves gens ont progressivement pris depuis quelques décennies toutes les manettes de l’entreprise, dans nos riants pays, pour la plus grande joie des salariés qui se rendent tous les matins au boulot en sautillant littéralement de joie rien qu’en y pensant…
    Attends Marco, tu vas rire, ce n’est pas fini… figure-toi que j’ai bien l’impression que ces fameux gestionnaires, après avoir envahi le monde de l’entreprise, se sont également attaqués à la citadelle de l’administration, si ! Je me suis même laissé dire qu’il en traîne quelques-uns dans les hautes sphères de l’Éducation ! Bon, là je sais, à ce stade-là tu te roules littéralement par terre en te tenant les côtes, mais bon, je t’avais prévenu, hein ?
    Quand, à l’occasion, il m’arrive de rencontrer un de ces tristes sires, et d’aller jusqu’à tenter d’entamer une forme de dialogue, parce que dans « indécrottable optimiste » il y a « indécrottable », j’ai tellement de mal à trouver des arguments recevables à ses yeux (malgré ma bonne foi de maquignon) que je finis toujours, de guerre lasse, par sortir mon nez de clown de ma poche, avant de le fixer sur le bout de mon nez. Avec moins de brio que Ken Robinson, certes, mais avec tout autant de conviction. C’est à peu près tout ce qu’il me reste… (et je crois que c’est entre autres pour ça que je me sens en fraternité avec toi).
    Et en général, l’autre cuistre repart à ses affaires urgentes, et se disant « …c’est bien ce qu’il me semblait ». Et le pire c’est que je ne peux que lui donner raison !
    « Indignez-vous », qu’ils disaient… Que nous reste-t-il d’autre ? Je me le demande…

    Bien à toi,

    Bernard

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