Vincent Caltabellota de Yoomonkeez est notre invité du jour
Vincent Caltabellota est CEO de YooMonkeez, une solution originale de Microlearning. Au micro du Podcast Formation 3.0, il nous raconte son parcours, sa conception de la pédagogie et comment lui et son équipe l’ont traduite en outils d’apprentissage flexible et mobile.
Pour le deuxième épisode du Podcast Formation 3.0, j’ai eu le plaisir d’interviewer Vincent Caltabellota, CEO de Yoomonkeez pour parler de microlearning.
Ecoutez cet épisode ici :
Qu’est-ce que le microlearning ? Réponse de Vincent Caltabellotta dans cet épisode.
Notre invité du jour : Vincent Caltabellotta
Yoomonkeez et le microlearning : de la pédagogie avant toute chose
J’ai eu envie d’interviewer Vincent Caltabellota parce que, après avoir lu son site Web et avoir testé sa solution, je me suis rendu compte qu’il partage entièrement les principes que mes co-auteurs et moi-même avions énoncés dans notre livre Former avec le Microlearning.
Et le premier principe de Vincent, c’est que la pédagogie vient toujours avant les outils. L’objectif de sa solution de microlearning, c’est d’abord de redonner aux participants l’envie d’apprendre.
Redonner l’envie d’apprendre
Les enfants sont des apprenants naturels. Revoyez la vidéo de Ken Robinson. C’est lorsque,devenant adultes, nous sommes écrasé sous les responsabilités, happés par les aléas de la vie, que notre envie d’apprendre s’émousse.
Lors de ce deuxième épisode de notre podcast, Vincent Caltabellotta insiste fortement sur l’importance des affects dans l’apprentissage.
Plus qu’une information technique, c’est à une discussion centrée sur l’acte d’apprendre que nous invite notre invité 😉
Dans le prochain épisode du Podcast Formation 3.0, j’aurai le plaisir d’interviewer Adeline Isach qui nous parlera des escape games ou jeux d’évasion. Et surtout comment elle intègre cette forme de jeu sérieux dans ses formations à distance.
Je lis souvent sur les Web des articles du genre : Présentiel contre e-Learning ou d’autres formulations similaires. Mais la formation en présentiel s’oppose-t-elle vraiment à la formation à distance. Personnellement j’ai une autre vision des choses que je vous expose dans cet article.
Je lis souvent des articles du genre opposition entre formation en ligne et formation en présentiel.
Comme si les deux modes de formation constituaient deux pôles antinomiques et irréconciliables.
Deux réalités pédagogiques non-seulement disjointes, mais que tout oppose.
Personnellement, je suis convaincu que cette représentation est totalement fausse et passe à côté de l’essentiel :
Il y a LA formation et différents modes de distribution qui forment un continuum
Présentiel contre e-learning – le continuum de la formation
J’ai créé une infographie qui illustre ce que j’entends par là (cliquez sur l’image pour accéder à l’infographie interactive en plein écran – cliquez sur les images et les étiquettes bleues pour ouvrir la fenêtre d’explication de chaque item).
Ce que j’entends par « continuum », c’est que les méthodes ne sont pas opposées, Présentiel contre e-learning, mais disposées le long d’une matrice qui croise « plus de technologie / moins de technologie » et « présence / distance ».
Différentes façon de distribuer la formation
Le « présentiel pur » est celui qui utilise le moins de ressources technologiques et (presqu’)-uniquement le présentiel : c’est le modèle scolaire traditionnel – qui est pourtant moins pur qu’on le croit puisqu’il comporte des devoirs à faire à la maison et souvent, une communication avec les parents.
Le présentiel enrichi
Le présentiel enrichi utilise des ressources en ligne (sites web de référence, wiki, e-mail, etc.) mais tout cela est utilisé de manière ponctuelle : la formation n’est pas conçue comme une seule unité distribuée sur plusieurs modes, mais bien comme une formation en présentiel « opportuniste » puisqu’elle se sert des ressources distancielles qui l’intéresse. On parle dès lors d’utilisation de la technologie mais pas de technologie intégrée.
Présentiel enrichi
Le blended learning
Le blended learning ou formation mixte ou encore formation hybride est, au contraire, une formation conçue comme une seule entité mais distribuée selon des modes différents :
une partie en présentiel enrichi
une partie en ligne (accès à une plateforme d’e-learning)
une classe virtuelle (vidéo-conférence, synchrone, avec ou sans rediffusion asynchrone)
une partie en micro-learning
La classe virtuelle
La classe virtuelle est une vidéo-conférence qui utilise des outils de type pédagogique (tableau blanc, partage de documents, d’écran, de ressources numériques, etc.). Elle peut se dérouler uniquement en plénière (tous les participants assistent à tout en même temps) ou alterner des phases plénières avec des activités en sous-groupes. Une classe virtuelle bien faite donne un véritable sentiment de présence et est vécue par les participants comme du quasi-présentiel. La classe virtuelle peut être proposée seule ou comme partie intégrante d’une formation en e-learning ou en blended learning.
Le microlearning
Le microlearning
Le microlearning ou formation basée sur une granularité très fine et des séquences très courtes proposées en fonction des besoins des apprenants. Ici aussi, ce mode de distribution peut être employé seul ou comme partie d’une formation plus large. Voir notre livre Former avec le Microlearning qui fait le point sur ce mode de distribution plus varié qu’on ne le croit généralement.
Tout cela n’est donc pas opposé, mais complémentaire. Donc, pas de Présentiel contre e-learning !
Du présentiel pur au phygital
Aujourd’hui, nous disposons d’une batterie impressionnantes d’outils qui nous permettent de travailler à la fois dans le virtuel et le réel, le physique et le digital. Ces deux réalités s’interpénètrent tellement aujourd’hui qu’on parle de « phygital » : d’un monde à la fois physique et digital.
Réalité virtuelle en formation professionnelle
C’est frappant en réalité virtuelle où le participant se déplace physiquement dans un monde entièrement virtuel, fictif, mais que son cerveau perçoit comme réel.
Le phygital, l’avenir de la formation
Avec le phygital, le numérique et le réel s’interpénètrent pour former une nouvelle réalité alternative.
Une réalité alternative dans laquelle les apprenants peuvent expérimenter sans risque, s’essayer à des techniques qui, sans cela, s’avéreraient coûteuses, voire dangereuses. Par exemple, en formation de sécurité, on peut simuler des chutes ou des accidents industriels réalistes mais sans danger ni pour le stagiaire, ni pour son environnement.
On peut placer un apprenti aux commandes d’une machine industrielle sans immobiliser du matériel réel, sans engendrer de coûts liés aux « ratages », sans risque de casse…
Ces technologies sont accessibles tant en présentiel qu’en ligne – des plateformes de téléchargement de cours en réalité virtuelles se mettent désormais en place.
Elles accentueront encore cette interpénétration entre « réel » et « virtuel », entre présentiel et distanciel. Elles rendront impossible cette fausse opposition « Présentiel contre e-learning ». Pour une plus grande efficacité de la formation. Pour, in fine, le plus grand bénéfice des apprenants.
Le Microlearning est une façon de concevoir la formation. Elle se base sur des modules courts, concentrés sur un seul sujet à la fois. Voici 10 bonnes raisons d’adopter le Microlearning pour vos formations.
Dans un article précédent, je vous parlais du livre que nous venons de rédiger avec mes complices Pierre Mongin et Félix Lévious.
Pourquoi adopter le Microlearning ?
Il y a de nombreuses (bonnes) raison d’adopter le Microlearning dans vos propres formations.
En voici 10 que je crois importantes.
Que j’ai regroupées en plusieurs catégories.
Les voici aussi sous forme de Mind Map que vous pouvez télécharger gratuitement au format XMind sur Biggerplate :
10 bonnes raisons d’adopter le Microlearning
Flexibilité du Microlearning
Le Microlearning est une forme de conception de la formation particulièrement flexible.
1. Une méthode rapide
Le Microlearning vous permet de créer très rapidement des parcours d’apprentissage très complets, comprenant des modules courts et des contenus multimédias.
Si vous disposez de tous les éléments (texte, image, vidéos et/ou autres supports multimédias) et avec un peu de pratique, cela prend moins d’une heure pour créer un module.
2. Une méthode simple
Un enfant de huit ans pourrait confectionner un module de Microlearning avec les outils appropriés.
Vous choisissez entre différents types de cartes et vous y ajoutez du contenu.
Vous testez, vous réajustez si nécessaire.
C’est prêt !
Les concepteurs du Microlearning ne croient pas qu’il faut souffrir pendant de longues heures pour créer des formations de qualité. Retrouvez le plaisir de la créativité en vous concentrant sur les contenus et les objectifs pédagogiques.
Et oubliez les outils de torture que sont certains éditeurs de cours en ligne !
Barre de progression en microlearning
Employé seul ou en complément
Le microlearning peut être employé seul ou en complément d’un autre type de formation.
3. Le microlearning peut être employé seul
Le microlearning est particulièrement adapté aux programmes qui visent le changement d’attitude, d’habitude ou de perception. C’est le moyen idéal de créer des campagnes du type « 30 jours pour…« .
En effet, durant ces 30 jours, vous pourrez envoyez des modules et/ou des notifications à vos apprenants, en leur proposant des défis, des missions, etc.
4. Le microlearning comme complément d’autres modalités de formation
Le microlearning peut aussi être utilisé comme une technique complémentaire
d’une formation en présentiel : vous utilisez le microlearning pour rassembler des informations sur vos participants (leur identité, mais aussi leurs besoins en formation, leur niveau en informatique, en langue, etc.) afin de personnaliser au mieux leur expérience d’apprentissage ; vous leur envoyez des piqûres de rappel sur certaines matières particulièrement ardues ou importantes
d’une formation en ligne : vos apprenants consultent des contenus à leur rythme ou selon un parcours imposé mais vous leur envoyez des notifications ou des compléments d’information via le système de microlearning (par exemple, des caractéristiques de produits ou des rappels sur l’écoute active pour vos vendeurs)
d’une formation hybride : vous utilisez des outils comme Kahoot lors de vos séances hybrides, peut-être même un LMS, mais vous pouvez aussi envoyer à vos apprenants des capsules spécifiques via un système de microlearning (du vocabulaire ou des éléments de structure grammaticale, dans un cours de langue, par exemple).
Si vous utilisez un système comme InTeach, vous pouvez inciter vos apprenants à se défier dans des « battles » où le vainqueur remporte 25 points supplémentaires.
5. Différents modes de diffusion
Le microlearning permet de diffuser vos contenus selon différents modes :
Diffusion en mode non-linéaire
Vous mettez tout le contenu de votre formation à disposition des apprenants. Ils peuvent consulter n’importe quel module dans l’ordre qu’ils souhaitent.
C’est particulièrement intéressant si vous voulez mettre à disposition de votre personnel une sorte de base de connaissance pour utiliser les « outils maisons » ou pour accueillir les nouveaux dans le cadre d’une action de type « on boarding« .
Conception de modules
Diffusion au fil de l’eau
Vous diffusez vos modules à des moments prédéterminés : tous les jours, ou deux fois par semaine, par exemple.
C’est aussi une bonne façon de « ritualiser » vos parcours : les apprenants s’attendent à recevoir leur « dose » habituelle de contenus par exemple le mardi et le jeudi.
Le rituel est un outil puissant de motivation dans toutes les modalités de la formation.
Diffusion en séquences
Lorsqu’un de vos apprenants a terminé un module de son parcours, vous lui ouvrez automatiquement l’accès au module suivant.
Vous pouvez aussi jouer avec les « conditionnalités » : obliger vos apprenants à obtenir au moins 70 % des points à un quiz précis, par exemple.
Diffusion en « adaptive learning »
La plupart des outils de microlearning ne sont pas encore très performants dans ce domaine – ni les LMS, d’ailleurs.
Il s’agit de personnaliser au maximum l’apprentissage de vos apprenants en vous appuyant sur le « big data » : plus votre base de données est importante, plus vous pouvez cerner les besoins de vos apprenants et y répondre de manière ciblée.
Le Microlearning est bon marché
Le Microlearning est sans doute l’une des méthodes les moins coûteuses du marché. Et ce, pour plusieurs raisons.
6. Le microlearning : bon marché à produire
Pour créer un module de microlearning, vous n’avez pas besoin d’une énorme machine de guerre.
L’éditeur est souvent une application en ligne à laquelle vous vous connectez via un login et un mot de passe. L’accès à la plateforme est généralement gratuit ou peu coûteux. Vous paierez ensuite à la diffusion, selon le nombre d’apprenants à qui vous destinez votre production.
Comme la création est rapide, vous gagnez aussi sur la main d’oeuvre : plus besoin de travailler pendant des semaines pour créer votre formation.
7. Le microlearning : bon marché à adapter
Nous l’avons dit, les techniques évoluent rapidement, le monde change à un rythme inouï. Tout cela entraîne l’obligation d’adapter constamment vos formations au risque qu’elles soient rapidement obsolètes.
Avec le microlearning, une modification peut-être réalisée en un temps record, avec peu d’effort. Modifier une carte dans un module prend quelques minutes.
8. Le microlearning : bon marché à modifier
Vous vendez des cours sur étagères ? Des cours prêts à vendre à vos clients ? En marque blanche ?
Vous pouvez modifier vos parcours très rapidement et les personnaliser selon la charte graphique ou les besoins pédagogiques spécifiques de vos clients en très peu de temps. La traduction elle aussi exige moins de temps puisque le volume de texte est réduit à l’essentiel. Vous pouvez donc toucher des publics internationaux à moindre coût.
9. Le microlearning : bon marché pour les apprenants
Le microlearning n’exige pas d’ordinateurs puissants, de connexions chères à la bande passante élevée.
Le microlearning, bon marché pour vos apprenants
Un smartphone de gamme moyenne avec une connexion basique suffit amplement pour recevoir les modules et les consulter, même en déplacement.
10. Le Microlearning est un fabuleux outil de Learning Marketing
Toutes ces caractéristiques :
faible coût
flexibilité
simplicité
adaptation aisée
etc.
font du Microlearning un outil idéal de Learning Marketing.
Qu’entend-t-on par « Learning Marketing » ?
Plutôt que dépenser des millions à essayer de convaincre vos clients que vous êtes bon dans votre domaine, investissez quelques milliers d’euros dans un parcours de Microlearning et démontrez votre expertise.
Conception d’un module avec Pangone
Après avoir appris des choses utiles via le microlearning sur votre domaine d’expertise, vos prospects vous seront reconnaissants. Ils auront expérimenté, de manière interactive et dans la durée, vos connaissances et la qualité du conseil que vous pouvez leur apporter.
Comme dans l’exemple ci-dessus, qui traite des assurances obligatoires pour une entreprise en Belgique, vous pouvez rapidement faire la démonstration de vos connaissances et votre savoir faire d’expert auprès de clients potentiels pour une fraction de ce qu’une campagne publicitaire traditionnelle vous coûterait !
Conclusion
Comme nous l’expliquons dans notre ouvrage sur le Microlearning, celui-ci deviendra rapidement une méthode incontournable de conception, de création et de diffusion de parcours de formation.
Au-delà de l’utilisation de périphériques mobiles, le microlearning force les concepteurs pédagogiques à la concision et à l’efficacité.
La granularité requise dans la conception d’un parcours en microlearning est transposable dans les autres modalités de formation. Y compris, celles qui arriveront bientôt et remplaceront nos chers smartphones.
Ce mercredi 15 février 2017, j’ai eu le plaisir de présenter un petit exposé pour clarifier différentes notions liées à la formation à distance. C’était au Café numérique de Bruxelles. Voici la présentation Prezi que j’y ai utilisée, transformée en vidéo sur Youtube.
e-Learning, SPOC, MOOC, Social Learning ou MicroLearning. Les acronymes et autres expressions plus ou moins traduites de l’anglais ne manquent pas dans le secteur de la formation digitale. Il y en a même trop : pour le néophyte, il y a de quoi se perdre.
Le Café numérique de Bruxelles m’a donc proposé de donner un petit exposé pour aider à clarifier toutes ces notions.
Salle comble au café numérique de Bruxelles
Un public attentif et intéressé
eLearning, MOOC, SPOC & Compagnie : sortir du labyrinthe !
Sortir du labyrinthe de l’incompréhension et de la crainte face à des concepts inconnus : tel était l’objectif de ma présentation.
Pour cela, j’ai fait un peu de storytelling : j’ai utilisé Marcel, un personnage fictif confronté au labyrinthe des propositions d’experts.
La formation et le numérique : quelques éclaircissements
Dans cette présentation, je passe en revue les notions suivantes :
Présentiel : la formation telle qu’on la connaît depuis toujours, y compris sur les bancs de l’école
Présentiel enrichi : le présentiel qui exploite les ressources locales et les ressources sur le web
Blended Learning ou formation mixte ou encore formation hybride